Je pratique sérieusement la peinture depuis 2006, année de ma première exposition à la Chapelle des Cordeliers. Pour moi, le dessin est important car il donne vie à la peinture, permet de définir les traits principaux, les proportions. Je suis attaché à la figuration. Il ne s’agit pas tant de reproduire que d’interpréter une image (des photos prises par moi-même), de revivre une sensation et d’en provoquer une nouvelle dans l’acte de peindre.
Ainsi, peu à peu ma peinture a coïncidé avec un état intérieur. J’ai longtemps introduit le noir (mélange d’outremer et de terre d’ombre brûlée) dans mes sujets en le mêlant au bleu de Sèvres. C’est avec le plaisir de peindre et des remises en question que la lumière et la couleur ont pris de l'importance. J’ai peint à l’huile en agrandissant progressivement le format, sans oublier la gouache et l’aquarelle. Mes thèmes sont les scènes marines ou urbaines, viennent de mon amour de l’océan et de mes voyages à Paris notamment. Je revendique le titre de peintre amateur car je n’ai pas le sentiment d’être un artiste. Je suis attaché au sujet, à sa représentation. La peinture doit être un plaisir et partager avec les autres peintres est très important.
J’ai découvert le couteau par hasard et j’ai été séduit par sa spontanéité, le geste qu’il implique. L’huile Sennelier en qualité étude m’a permis de plus grands formats tout en gardant une qualité suffisante. L’instrument permet mieux la superposition des couleurs car il plus facile d’évaluer l’épaisseur de la matière. Enfin, l’usage de l’essence de térébenthine est superflu (le couteau se nettoie au chiffon). Je peins de plus en plus à l’aquarelle sur du papier Arches 300g, ce qui sert souvent de prétexte à une version à l’huile.
Mes progrès me permettent d’envisager la peinture à l’huile avec un regard neuf, c’est-à-dire de privilégier la couleur et la lumière, l’atmosphère du lieu, la sensation. Cela me motive de savoir que je peux encore mieux faire en technique et en expression. Ainsi, je reste attaché à mes sujets de prédilection, à la figuration, à l’ambiance. Si une peinture permet au spectateur de ressentir une émotion alors elle est vraisemblablement réussie. J’utilise de moins en moins le noir et le bleu (un ciel n’est-il pas plus beau quand il est jaune de Naples ? ), de plus en plus le pourpre, le jaune et le rouge. Je me lance encore quelques défis. D’autres choses sont à venir. La peinture doit rester un plaisir.